En ce moment, et jusqu’au 17 janvier 2025, une magnifique exposition d’estampes et de sculptures inuit se tient au centre culturel canadien à Paris.
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Ningeokulk TEEVEE, Le premier hibou / The First Owl, 2008 – Collection Claude Baud et Michel Jacot/Claude Baud and Michel Jacot Collection © WBEC, Kinngait, Nunavut
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Ashevak ADLA (1977 – ), Composition, 2009, 27,5 x 32 x 9 cm, matériau : Pierre/Stone. Collection Claude Baud et Michel Jacot © WBEC, Kinngait, Nunavut. Photographie prise par Nausica Zaballos.
Une coopérative artistique inuite dans le Grand Nord canadien, Kinngait, Nunavut rassemble des oeuvres de la collection Claude Baud et Michel Jacot.
Une place particulière est accordée aux estampes de Kenojuak Ashevak.
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Kenojuak Ashevak, le rassemblement des chanteurs de gorge, 1991, collection Claude Baud. Lithographie, 56,1 x 76 cm. Photographie de Nausica Zaballos
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Comparer les tresses, Kenojuak Ashevak, 1993, collection Claude Baud
Gravure sur pierre, 61,7 x 76,3 cm
L’occasion pour moi de faire un bref rappel historique sur l’art inuit.
Au cours d’un voyage au Canada, vous avez peut-être fait l’acquisition d’une sculpture en serpentine ou en pierre à savon (stéatite) réalisée par des artistes inuits originaires du Nunavut, du Québec ou de Terre-Neuve-et-Labrador.
De nombreuses galeries d’art à Montréal, Québec et Toronto vendent des statues d’ours dansants, de figures tutélaires comme Sedna ou d’étranges esprits et corps issus de métamorphoses chamaniques…
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Osuitok Ipeelee, Sedna, déesse de la mer, 1996. Serpentinite, 31,8 x 42 x 15,6 cm. Musée national des beaux-arts du Québec, Collection d’art inuit Brousseau, don de la Galerie Brousseau et Brousseau inc. Photo: MNBAQ, Paul Dionne.
Ces représentations sont parmi les plus répandues mais si les artistes trouvent leur inspiration en puisant dans l’imaginaire ancestral ou la faune locale – morse, boeuf musqué, baleines boréales, narvals…- ils ne se limitent pas à façonner des scènes de chasse ou des figures d’ordre spirituel.
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Manasie Akpaliapik, Un chaman dans sa communauté, en connexion avec l’univers, vers 2000. Os de baleine, bois de caribou, fanon de baleine, pierre blanche et pyrophyllite noire, 57 x 108 x 50 cm. MNBAQ, dépôt en promesse de don de Lyse Burgoyne-Brousseau (DPD.2016.03). © Manasie Akpaliapik. Photo: MNBAQ, Idra Labrie
C’est au début du XXe siècle que les populations du Nord-est du Canada ont commencé à produire plus massivement de petites sculptures (en pierre mais aussi en ivoire de morse et en os de caribou) afin de les échanger contre des denrées et des objets auprès des baleiniers et des commerçants non autochtones.
Puis, en 1948, de retour d’un voyage auprès des Inuits, James Houston, un artiste et désigner canadien qui a notamment étudié à Paris et au Japon, contacte la Guilde à Toronto après avoir ramené plusieurs statues. Soutenu par le gouvernement fédéral qui lui octroie une bourse, Houston retourne dans le grand Nord en 1949 et commence à acquérir des oeuvres d’art inuit pour le compte de la Guilde. Il s’installe avec femme et enfants à Cape Dorset et élargit ses prospections aux gravures et estampes inuit qu’il contribue à populariser dès 1957.
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James Houston and Pauta Saila examining a stone-cut in the Art Centre, Cape Dorset, N.W.T., [(Kinngait), Nunavut], August 1961. Benjamin Korda / National Film Board of Canada. Photothèque / Library and Archives Canada / PA-146514
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Inuit sculpture by Charlie Sivuarapik illustrating a local legend, Povungnituk, 1958 [graphic material]. Canadian Museum of History.
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Annie Pootoogook, Man Abusing His Partner, 2002. Collection of John and Joyce Price. Courtesy of the McMichael Canadian Art Collection, Kleinburg, Ontario. Reproduced with the permission of Dorset Fine Arts.
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Annie Pootoogook’s Tea Drinkers from 2001–2002. The drawing is part of the Winnipeg Art Gallery’s collection. (WAG.ca)
Au centre culturel canadien, vous pouvez aussi découvrir Besoin naturel d’Annie Tunnillie, et plusieurs estampes de Shuvinai Ashoona, au sujet de l’alcoolisme en Nunavut.
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Shuvinai ASHOONA, Agazaluaganu (Nous sommes ivres / We are Too Drunk), 2023, 58.4 x 38 cm, Crayon de couleur, encre/Coloured pencil, ink
© WBEC, Kinngait, Nunavut.
Bibliographie indicative :
Darlene Coward Wight. Creation and Transformation: Defining Moments in Inuit Art Douglas & McIntyre, 2013.
Emily E. Auger. The Way of Inuit Art: Aesthetics and History in and Beyond the Arctic McFarland & Company, 2011.
John Ayre. James Houston and the Making of Inuit Art. McFarland & Co Inc (20 octobre 2022)
James Houston. Sanajatsarq: Eskimo Handicrafts. Traduit par Ford, Sam et Frederica Woodrow. Montréal : The Canadian Handicrafts Guild et le ministère des Affaires du Nord et des Ressources nationales (Janvier 1951 : 11). C10 D1 041 195. Les archives de La Guilde, Montréal, Canada.
James Houston. Zigzag: A Life on the Move Hardcover McClelland & Stewart, 1998.
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