Les portraits d’Elbridge Ayer Burbank…
L’instauration du Homestead Act (1862) facilite l’installation de nombreuses familles américaines dans les territoires indiens et encourage de nombreux européens à venir tenter leur chance dans l’Ouest du pays. Cette loi, ratifiée par le président Abraham Lincoln le 20 mai 1862, permet aux familles de revendiquer la propriété de terres occupées depuis 5 ans, dans la limite de 160 acres (65 hectares). Elle facilite également l’acquisition de terrains occupés depuis peu (6 mois) à un prix faible, soit 1,25 dollars l’acre.
L’installation des colons n’est pas simple, les terres arides, ne se prêtent pas toujours à l’agriculture, le climat, difficile, ne facilite pas les déplacements. De nombreuses tribus ne voient pas d’un bon œil le dépeçage de leurs terres par des familles blanches jugées envahissantes car empiétant sur les territoires de chasse. L’afflux de colons dans l’Ouest contribue également à l’exploitation minière de la région et la désacralisation de nombreux sites.
Les années 1865 à 1868 sont marquées par de nombreuses escarmouches entre les colons récemment installés en Arizona et les Hualapai. La plupart des Apaches sont parqués, avec les Navajo, à Fort Sumner (Bosque Redondo). Seule une minorité résiste toujours, avec à sa tête, Geronimo, qui finira par se rendre en 1886.
On connaît la suite: la lente déchéance auprès de Buffalo Bill qui exhibe les Indiens vaincus à travers les États-Unis et devant les cours d’Europe. Si les grands chefs qui acceptent de se produire dans le spectacle de William Frederick Cody contribuent, peut-être malgré eux, à véhiculer une image stéréotypée et caricaturale du valeureux sauvage rendu inoffensif par la courageuse armée américaine, de nombreux artistes blancs vont, à travers leurs œuvres picturales (clichés ou portraits peints), tenter de capturer l’essence même de l’âme et des terres indiennes, hélas en perdition à l’aube du XXième siècle.
Edward S. Curtis, photographe, est l’un d’entre eux. De 1907 à 1930, il arpente les routes à la recherche de sujets indiens lui permettant de saisir la fin d’une époque. Plusieurs de ces clichés portent un nom qui mentionne à juste titre le terme « vanishing« , « en voie de disparition » en français.
En effet, décimés par les maladies et les guerres indiennes, les descendants des illustres chefs indiens ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Ils sont contraints d’adopter un mode de vie étranger à leurs coutumes. Les peuples nomades se sédentarisent, ce qui modifie profondément leur organisation sociale et met fin aux pratiques de chasses ancestrales.
Edward S. Curtis prend plus de 40 000 clichés, il traverse les États-Unis près d’une centaine de fois et immortalise les habitants des Plaines, du Sud-Ouest, de l’Alaska et des Rocheuses. Plus de 80 tribus sont représentées dans ses photographies.
Elbridge Ayer Burbank, vainqueur du prestigieux prix Charles T. Yerkes, était un peintre renommé de Chicago. Il est né en 1858. Son oncle, Edward Ayer Burbank, président du Chicago Field Museum of Natural History lui demande de réaliser un portrait de Geronimo. E.A. Burbank se rend dans l’ouest. Il est stupéfait par la beauté des paysages et des individus. Il écrit:
« Dès que je mis les pieds dans le territoire indien, je fus fasciné par le sentiment de liberté que procure l’Ouest sauvage. J’étais extrêmement satisfait de l’abondance des sujets et thèmes, pratiquement jamais traités, qui se trouvaient à ma disposition. » [1]
Il se lie d’amitié avec John Lorenzo Hubbell chez qui il réside pendant un certain temps. Après avoir rendu visite à plus de 125 groupes tribaux, il s’établit à San Francisco afin de rester à proximité des paysages et peuples qu’il aime tant peindre.
Elbridge Ayer Burbank peignit plus de 1200 portraits d’indiens. La confrontation avec des membres de tribus considérées sauvages se vécut parfois dans la douleur et le sang. Mais, les œuvres de E.A. Burbank témoignent de l’admiration d’un artiste originaire du Midwest, ayant étudié en Europe, à Munich, pour des individus, hommes, femmes et enfants, qui, à travers le port de costumes traditionnels et une allure parfois altière, tentent, avec dignité, de revendiquer un héritage appelé à disparaître.
Ses portraits illustrent également les tourments des familles indiennes face aux missionnaires ou agents gouvernementaux servant les intérêts assimilationnistes et emmenant de force les enfants dans des pensionnats qui bannissent toute référence aux traditions ou langues indigènes.
Chez les Navajo, E.A. Burbank est hébergé gracieusement par Hubbell qui lui propose de transformer son bureau en studio de photographe.
L’autobiographie qu’E.A. Burbank publie en 1944 montre qu’il garde un très bon souvenir de son séjour chez John Lorenzo Hubbell, le « généreux trader indien au grand coeur. » Il explique que les Navajo avaient surnommé Hubbell « the old Mexican » et qu’il passait pour un libre-penseur auprès de la communauté blanche. Un homme au grand coeur qui, selon l’écrivain Stewart Edward White, « n’avait peur ni de Dieu, ni de l’homme, ni du Diable. »
« Les Indiens mettaient en gage leurs objets quand ils avaient besoin d’argent (…) Monsieur Hubbell n’exigeait jamais d’intérêts (…) La plupart des Navajo achetait la nourriture et les vêtements vendus dans la boutique de Monsieur Hubbell en payant avec des paniers, des couvertures ou des bijoux. J’ai souvent été témoin d’une femme navajo se rendant dans la boutique, sans argent, pour obtenir de la farine, du sucre ou du café. ‘Donnez à cette femme tout ce qu’elle désire’, disait invariablement Monsieur Hubbell à l’employé de service ce jour-là. »
E.A. Burbank relate que J.L. Hubbell accueillit même des hors-la-loi qui trouvèrent refuge chez lui avant d’aller commettre un nouvel hold-up:
« Un jour, un groupe de cavaliers armés se présenta à lui. Chaque homme portait une carabine. ‘Combien vous nous prendrez pour le lit et le couvert? Nous avons aussi besoin de nourriture pour nos chevaux.’, demanda le chef du groupe. ‘Rien’, répondit Hubbell. ‘Emmenez vos bêtes à l’écurie. Mais vous devez laisser à l’entrée vos armes. Vous vous croyez où, ce n’est pas l’ouest sauvage ici!’ Ils lui obéirent. Le lendemain matin, avant de partir, ils récupérèrent leurs armes. Ils prirent la route pour Gallup où ils dévalisèrent une maison de jeu, un des plus gros hold-up de la région! »
E.A. Burbank décrit Hubbell comme un vieux patriarche, au comportement parfois excentrique. Il entendit parler de lui pour la première fois lorsqu’il rencontra Clint Cotton. Celui-ci lui remit un rasoir qu’il devait offrir à Hubbell lors de leur première rencontre. E.A. Burbank affirme qu’Hubbell l’accueillit à bras ouverts mais jeta le rasoir. Il avait pourtant l’air d’un vieil homme hirsute portant une barbe qui lui arrivait jusqu’à la ceinture.
Malgré son allure excentrique et son désir de commander, Hubbell fait preuve de beaucoup de sagacité. Il contourne les coutumes des Navajo de manière malicieuse.
« Je n’ai jamais rencontré d’homme aussi versé dans l’art de comprendre la psychologie indienne. Aucun problème, de quelque envergure que ce soit, n’échappait à son attention et sa considération. Un jour, alors que je résidais chez lui, la foudre s’abattit sur une de ses succursales, spécialisée dans la vente de bois (…) Les Navajo refusaient de se rendre dans le magasin à proximité duquel la foudre s’était abattue, ils ne voulaient plus acheter la marchandise d’Hubbell ou tout objet ayant été fabriqué avec le bois qui avait été exposé à la foudre. Monsieur Hubbell contourna leur boycott en chargeant toute sa marchandise dans une vieille carriole et la transporta dans le désert. Là-bas, le soir venu, il réarrangea ses produits, les ramena à la boutique et vendit les « nouveaux » objets aux Indiens. »
Le premier indien à poser pour Burbank est l’illustre chef Many Horses. Il a, selon Burbank, sauvé la vie de John Lorenzo Hubbell lorsque celui-ci, sheriff, était aux prises avec un voleur de chevaux.
Dans son autobiographie, parue en 1944, quelques années avant sa mort, Burbank relate que Many Horses avait exigé qu’il fasse un deuxième portrait de lui. Il s’était présenté au studio vêtu de ses magnifiques atours traditionnels et d’un affreux chapeau qu’il refusait de quitter sous prétexte qu’il s’agissait d’un présent :
« Mr. Hubbell turned over his office to me for a studio. Because of his influence upon the Indians, I had no trouble in getting the Navajos to pose for me. My first sitter was his good friend Many-Horses. He posed wearing his colorful Navajo costume of head chief. The old Indian liked the portrait so much that he asked if he might pose for another picture. I told him to come back on the following day. Imagine my consternation when Many-Horses appeared again in his Navajo costume, but in addition he was wearing a tall stovepipe hat which had been presented to him by a tourist. I urged him to take the hat off, explaining that no one would want a picture of an Indian in such a garb. Many-Horses was terribly disappointed. He left the studio completely crushed. In a short time he was back. This time he had the plug hat decorated with eagle feathers. I decided that such perseverance should be rewarded. So I painted him, plug hat and all. Much to my surprise, Mr. Hubbell was delighted with the portrait, and bought it. He had a cut made of the picture and used it on his stationery. »
Elbridge Ayer estime que les Navajo sont un peuple très fier. Il affirme :
« Ces bédouins américains ne s’appellent pas entre eux les Navajo, terme espagnol, mais aiment se nommer ‘Dene’ qui signifie ‘Le Peuple’. Les Navajo se considèrent supérieurs aux membres des tribus avoisinantes. Ils se conduisent avec une haute estime d’eux-mêmes et lorsque la situation l’exige, un Navajo peut regarder un autre individu, blanc ou indien, droit dans les yeux, sans le voir, comme s’il s’agissait d’une personne au rang trop inférieur pour être remarquée. » [2]
Traditions familiales navajo…le regard d’E.A. Burbank.
E.A. Burbank revient sur l’organisation matriarcale de la famille navajo :
« Les Navajo ont un curieux sens de l’exercice de la propriété. Le hogan, les moutons et les chèvres appartiennent aux femmes. Les selles et les bijoux reviennent aux hommes. Si une femme navajo se lasse de son mari, elle peut divorcer. La procédure est simple: elle place sa selle en dehors du hogan. Cela se produit assez rarement, je tiens à le préciser. »
« Les petites filles s’habillent exactement comme leurs mères, et elles se peignent aussi comme elles. Je les ai observées tisser des couvertures, et j’ai pu voir de nombreuses petites filles préparer la cuisine pour leurs petits frères et sœurs lorsque leurs parents sont partis pour quelques jours. »
« Les enfants navajo, surtout les petites filles, sont très superstitieuses et refusent parfois de poser pour mes portraits, contrairement aux enfants rencontrés dans les autres tribus. Une petite fille, par exemple, refusa de poser pour moi car elle avait fait un mauvais rêve. Les garçons sont eux très timides. »
« Autrefois, les chefs navajo pouvaient épouser autant de femmes qu’ils étaient en mesure d’acheter et de nourrir. Cette coutume a disparu, même si certaines femmes sont encore achetées par les hommes. La transaction implique uniquement le futur mari et sa belle-mère potentielle. La fille ne peut donner son avis. Après son mariage, l’homme n’est pas autorisé à regarder sa belle-mère dans les yeux. Il risquerait de devenir aveugle. Un jour, j’ai vu un Navajo qui venait de rentrer dans un magasin prendre ses jambes à son cou car il avait aperçu à l’intérieur sa belle-mère qui faisait quelques courses. »
La médecine navajo vue par Elbridge A. Burbank.
Elbridge A. Burbank avait une vision assez caricaturale des praticiens traditionnels navajo. Il avait certainement assisté à une ou plusieurs cérémonies mais la brève description qu’il fait ci-dessous de l’exercice de la médecine par les hataali ne permet pas de déterminer s’il a réellement assisté à des rituels de guérison. Tout au plus mentionne-t-il les cris et les danses du « guérisseur ». Il ne précise pas le nom de la cérémonie ou son déroulement exact, ce qui aurait pu permettre de déterminer quelle était la Voie réalisée. (voir onglet Voies)
« Les navajo sont particulièrement attachés à leurs hommes-médecine, des médecins qui n’administrent aucune « médecine ». Il est très frappant de constater qu’un peuple si intelligent par ailleurs croit aux propriétés miraculeuses d’invocations censées guérir des maladies. Le medicine man place tous les patients dans un seul hogan. Le ‘docteur’ responsable du traitement chante, crie de toutes ses forces, danse et bondit partout. Il agite ses mains vers le conduit d’aération qui sort du toit de la hutte. Les Navajo sont persuadés que la maladie est causée par la présence de diables dans le corps. Le médecin navajo est censé faire sortir les mauvais esprits du corps des patients et les rejeter dehors en les faisant passer par l’ouverture situé en haut du hogan. »
Plusieurs points intéressants:
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E.A. Burbank décrit ce qu’il croit être une cérémonie de guérison collective, assez peu probable.
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Il pourrait s’agir d’une loge de sudation.
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Plus grave, il commet une grave erreur d’appréciation ethnologique en affirmant que les Navajo estiment que la maladie est causée par l’introduction de démons dans le corps. Certes, des corps étrangers, ingérés à la suite des méfaits perpétrés par les sorciers peuvent rendre malade. La Voie de l’Aspiration permet de les déloger. Mais, la plupart des maladies sont causées par la non-observance des enseignements transmis par les Yei, êtres sacrés navajo. E.A. Burbank plaque des concepts européens-centrés sur des pratiques rituelles et des croyances navajo. Le Diné ne redoute pas les démons ou le diable. Certains Yei peuvent se révéler dangereux mais la connaissance des rituels et mythes sacrés garantit une bonne interaction et protège chaque navajo de la maladie.
E.A. Burbank estime que de nombreuses maladies sont endémiques car les Navajo s’obstinent à faire appel aux hataali. Il tente de convaincre une jeune mère de recourir aux soins prodigués par un médecin délivrant des soins non-indigènes :
« Un jour alors que je peignais une femme navajo et sa fille, je remarquais que le corps de la petite fille était recouvert de plaies. Cette jeune mère de famille navajo avait été à l’école, elle était très bien éduquée. Un peu plus tôt le même jour, je m’étais rendu compte qu’elle avait fait venir un homme-médecine à la maison afin de guérir l’enfant par ses incantations. Pris de pitié pour l’enfant, je ne pus résister et m’adressais à la femme: ‘Vous êtes une femme instruite. Vous savez très bien que cet homme-médecine navajo ne peut guérir votre enfant. Pourquoi ne pas appeler le docteur du gouvernement?’ Il me sembla qu’elle n’attendait que ces quelques phrases pour prendre sa décision et mettre fin au doute qui l’assaillait. Elle suivit mon conseil et l’enfant fut rapidement guéri. »
E.A. Burbank fut impressionné par les peintures de sable réalisées par les hommes-médecine mais également par la dextérité des femmes navajo dépeçant le gibier.
« Très souvent, ces chants- comme on a coutume d’appeler les cérémonies navajo- s’accompagnent de peintures de sable qui recèlent un pouvoir de guérison. Les proches de la personne malade se réunissent autour du medicine-man. Celui-ci, utilisant différents pigments, trace un dessin sur le sol (…) Si pour la moindre raison, la peinture de sable et le chant ne guérissent pas le malade de ses microbes et si ce dernier meurt, son corps et ses effets personnels sont brûlés avec le hogan. Aucun navajo fortuné n’oserait s’aventurer dans un hogan où une personne est décédée. »
« Une surprenante coutume chez les Navajo est de laisser les femmes se charger de l’ensemble des travaux de boucherie. Elles font d’excellents bouchers comme je pus m’en rendre compte lorsqu’une jeune femme qui avait été mon modèle vint me trouver un jour pluvieux afin de me demander l’autorisation d’égorger un mouton dans mon studio. Cette requête me sembla très surprenante mais, comme elle promettait de ne rien endommager, je la laissais faire. Elle dépeça la bête sans verser la moindre goutte de sang. »
Les dernières années:
Ne supportant pas l’altitude, E.A. Burbank s’installe à Los Angeles puis à San Francisco vers 1916. Il atteint une certaine renommée dans un petit cercle d’intellectuels mais il éprouve beaucoup de nostalgie pour sa vie itinérante d’autrefois. Sa deuxième femme, Nettie, ne souhaite pas qu’il retourne s’installer en Arizona près des Navajo. E.A. Burbank souffre beaucoup de l’éloignement avec son ami J.L. Hubbell. Le train de vie imposé par Nettie ne permet pas à Burbank de vivre de la vente de ses toiles.
En 1916, Nettie le quitte. Le 24 mai 1917, le peintre est interné au Napa State Hospital pour dépression et état maniaco-dépressif. Il n’en ressortira qu’en avril 1934. Ses amis et mécènes, Hubbell, son oncle, décèdent alors qu’il est hospitalisé.
A sa sortie, E.A. Burbank est un homme seul. Mais, il se tourne rapidement vers les célébrités de l’époque –Fred Astaire, Ginger Rogers, Spencer Tracy, Shirley Temple– pour réasseoir sa notoriété. Il entretient avec elles une importante correspondance et leur adresse différents croquis des paysages emblématiques de la Californie du milieu des années 1930. Il réside à l’hôtel Manx.
Il meurt le 21 avril 1949, en sortant de l’hôtel Manx, renversé par un tramway.
Ode rédigée en l’honneur d’E.A. Burbank:
BURBANK (Braves On Canvas, Live Forever)
Forty years you lived with Indians;
Forty years you learned their ways.
All the while, they learned to smile
With Paleface in palmy days.
Confidence you won from Redskin;
Trusted were you like a brave.
Secrets of life, in a dual strife
Went with you into the grave.
Geronimo, Chief Joseph, Wolf Robe,
Blinded Red Cloud, Rain-in-the-Face,
Plenty Coups, and scores you knew,
Were leaders of the conquered race.
Nez Perces, Apache, Sioux, Comanche,
Northern Cheyenne, Kiowa cool;
Navajo, Crow, and Arapahoe,
Moqui, Zuni, Hopi, and Brule.
Chiefs admired you, squaws, papooses,
Medicine man, gentle and bland;
Trappers of fur, knew who you were
Wielder of the magic wand.
Braves on canvas live forever,
Roaming happy hunting grounds;
Your brush and paint subsided plaint;
War cries echo distant sounds.
Neath the sod lies Red Mans secrets
Trusted to one, unafraid.
You knew their book, signs and Chinook.
Friendship never was betrayed.
White Fox Skyhawk
Sources:
[1] Elbridge Burbank, « Geronimo, Chief of the Apaches, » The Border 1 (November 1908).
[2] Royce, Ernest, Burbank, Elbridge. Burbank among the Indians,ed. Frank J. Taylor, Idaho: Caxton Press: 1944. Accessible en se rendant sur la page
http://www.harvard-diggins.org/Burbank/Burbank_Among_The_Indians/Burbank_Among_the_Indians.htm
« Many Brushes: Elbridge Ayer Burbank, Painter of Indian Portraits », master thesis, Susan Marie Sullivan, University of San Diego, 1983.
Elbridge Ayer Burbank to Lorenzo Hubbell, 27 July 1902, in Hubbell Papers, University of Arizona Library.
Dunn, Dorothy. « Awa Tsireh: Painter of San Ildefonso, » EI Palacio, avril 1956: 108-115.
Hoxie, E. Frederick. « Businessman, Bibliophile, and Patron: Edward E. Ayer and his Collection of American Indian Art. » Great Plains Quarterly, 1989.
Autres portraits…
E.A. Burbank ne se limita pas à peindre les Navajo mais immortalisa Hopi, Nez-Percés, Apaches…